Je discutais récemment avec quelqu’un sur les raisons pour lesquelles la Corée du Sud est championne du monde des jeux vidéo, aussi bien lors des phases d’inventions que de celles de productions, commercialisations et, surtout, au niveau de la pratique chez les joueurs, champions hors catégories (on a les discussions éclectiques qu’on mérite 🙃). Au-delà de la curiosité historique de la discussion nous ramenant à la fin de la 2nde guerre mondiale et la création des chaebols, ces conglomérats coréens, ce qui m’a interpellée est le cas du meilleur joueur du monde, coréen donc. Cet homme exerce ses qualités extrêmement brillantes de stratège dans le monde des jeux vidéo, et passe donc sa vie à cela.
J’interroge mon interlocuteur sur pourquoi un homme, a priori aussi intelligent, se cantonne au monde, virtuel, des jeux vidéo, sans apporter ses qualités de fin stratège au monde réel . Cela pourrait l’épanouir probablement plus que de passer ses journées face à un écran sans résultat autre que purement virtuel (on peut passer sa journée devant un écran avec des conséquences bien concrètes à nos actions). C’est en tout cas mon opinion.
La réponse m’a déconcertée : ce joueur aurait renoncé.
Il aurait renoncé à vivre dans le monde réel, renoncer au réel, renoncer au monde. Pour des raisons évidentes (pour mon interlocuteur, pas pour moi) que le monde réel est tellement pourri, qu’entre le suicide ou le renoncement, il n’y a guère d’alternative.
J’essaie de rendre le fil de discussion plus optimiste en parlant des possibilités d’être en marge des systèmes auxquels on n’adhère pas, mais j’ai une fin de non-recevoir sur le mode « on ne peut pas échapper au système qui est cloisonné par une dizaine de personnes, les plus riches du monde ». Un peu bref comme justification, mais je réalise que la discussion prend une autre tournure, plus personnelle, et que mon interlocuteur parle peut-être aussi un peu de lui.
Si ce renoncement a des aspects bien réels au quotidien, puisqu’il engendre un désengagement de la société civile et une rupture des liens sociaux, entre autres, il n’est à l’origine qu’une façon de voir le monde. Cela revient à la maxime selon laquelle le monde n’est jamais comme il est, mais toujours comme nous le voyons. Or, il existe une autre maxime qui indique que, si nous ne pouvons pas changer une situation, nous pouvons changer notre façon de la considérer.
Facile à dire, n’est-ce pas 🙄 ?
La kinésiologie peut nous redonner l’ancrage que nous avons perdu et nous permettre de reprendre notre place dans le monde, dans notre monde, au milieu de tous. Chaque individu a sa place parmi les autres, et dispose de la possibilité d’exercer ses potentialités d’abord pour lui, et ce faisant aussi pour les autres. Or, s’il est vrai que l’effondrement de la civilisation humaine qui a lieu sous nos yeux (non, je ne suis pas catastrophiste, je suis juste informée, par ex : https://reporterre.net/Qu-est-ce-que-les-limites-planetaires) est susceptible d’avoir pour conséquences des suicides et renoncements, ceux-ci ne sont jamais choisis, mais subis.
En apportant les corrections nécessaires à un mal-être donné (qui va dépendre de l’histoire d’une personne et de son contexte de vie), la kinésiologie permet justement de ne pas subir sa vie, mais de se réapproprier le pouvoir de la choisir.