Le toucher dans son aspect intrusif.
Dans certaines cultures, il n’est pas de bon ton de trop se toucher.
Dans certaines familles, les effusions sont mal vues.
Dans certaines expériences de vie, une agression physique a rendu le toucher traumatique.
A titre individuel, nous avons tous une sphère (intime?) à l’intérieur de laquelle nous supportons mal que quelqu’un s’introduise sans que nous l’y ayons invité. Une personne qui franchirait cette sphère et serait un peu trop proche nous met mal à l’aise, à juste titre. Nous craignons son contact, nous nous sentons déjà agressé.
Quand à être touché par quelqu’un alors que nous ne le souhaitons pas, c’est une agression et l’on peut ressentir une vraie souffrance psychologique. Ariane Bilheran le dit de façon très claire dans ses préceptes indispensables contre la manipulation:
On peut aller plus loin en mentionnant l’expression « toucher quelqu’un » appliqué au contexte guerrier, lorsque les soldats de deux camps adverses se tirent dessus et que l’un d’eux est touché; on lui a tiré dessus.
Le toucher bienveillant.
A l’inverse, recevoir ou donner un câlin à une personne avec qui on partage un degré suffisant d’intimité (en particulier le conjoint, les enfants, les parents…) provoque un sentiment de bien-être qui peut être très profond.
Car le toucher en tant qu’un des 5 sens n’est pas seulement l’action d’aller toucher avec la main quelqu’un; c’est l’ensemble des ressentis qui passent par la peau, ce qu’on appelle le toucher kinesthésique. Le mot prend d’ailleurs cette signification de ressenti dans son sens figuré: on se sent touché par quelqu’un, ou par quelque chose: un cadeau, une action bienveillante et gratuite dont nous sommes l’objet, un coucher de soleil particulièrement splendide (ou un lever ☺️).
On dit en outre que les caresses ont un effet éminemment bienfaisant sur certains malades, notamment les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou les personnes dans le coma.
Le toucher dans la kinésiologie.
Le toucher ainsi que le « être touché » sont donc complexes. Nous avons chacun une façon différente d’appréhender le fait que quelqu’un nous touche physiquement. Même s’il s’agit d’un kinésiologue qui nous a averti du déroulement de la séance et du fonctionnement du test musculaire, nous pouvons ressentir une certaine inadéquation, en particulier lors de la première séance.
Il arrive ainsi que la première correction d’une séance soit justement sur ce « laisser toucher », pour les besoins de la séance. Le kinésiologue va libérer son client de sa crainte, même si elle est inconsciente, par rapport à sa main posée sur son poignet. Il va faire cela grâce à une correction idoine, afin de pouvoir procéder à la séance avec l’assentiment complet de son client, sans que celui-ci reste dans un malaise diffus.
Car même pendant la séance, le kinésiologue fait constamment attention au bien-être de son client et à son assentiment, conscient et inconscient.