Dans la peau d’un ours

Depuis quelques nuits, mes rêves mettent au jour (la nuit 😉), de manière très explicite, des liens entre différentes situations plus ou moins récentes et des situations beaucoup plus anciennes (toutes ces situations sont des situations passées, vous aurez compris, mais plus ou moins…). Ces liens me semblent maintenant évidents (j’ai failli écrire « du coup », mais j’ai un chef au bureau qui compte les « du coup » de son équipe, blâme au décompte…), et cette évidence m’apaise.

Pour faire plus simple, ce qui était dans mon inconscient, passe, pendant mon sommeil, à mon conscient, et c’est libératoire : c’était dans mon inconscient, car vécu (en tout cas de mon point de vue, mais chaque vécu n’est qu’un point de vue de la personne qui le vit), et pendant la nuit, mon esprit me juge maintenant assez forte pour que cela passe dans mon conscient. Ce passage me permet d’y voir plus clair et donc de me libérer.

A chacun de mes réveils en ce moment, je repasse le film qui vient de se dérouler dans le rêve dont je sors ; je comprends, davantage que la veille, certains évènements de ma vie ; et j’arrive à faire des liens qui me permettent de me libérer de situations stressantes.

Petite parenthèse (je sais, j’en fait pleins…) : on parle toujours de rêves inconscients : J’ai lu quelque par que c’était faux.

Effectivement, quand nous rêvons, nous dormons, tout en étant conscients. La preuve en est qu’on se souvient (parfois ? souvent ? toujours ? jamais ?) de ses rêves. Mais nous sommes alors dans un état de conscience modifié, nous permettant d’accéder à notre inconscient (qu’est-ce que l’état de conscience modifié ? renseignez-vous sur les ondes émises par le cerveau ou/et sur les états méditatifs).

Je me demande alors pourquoi tous ces rêves, nuit après nuit, arrivent seulement maintenant ? Qu’est-ce qui a déclenché ce mécanisme ?

Deux hypothèses me viennent en tête, probablement cumulatives.

1. Tout d’abord, j’ai suivi la formation sur la méthode Silva, permettant de se mettre en autohypnose (sur commande, yes 👍 !). L’autohypnose est un état de conscient modifié, plus proche de l’inconscient que l’état d’éveil standard.

Comme je pratique régulièrement, je me dis que la distance entre le connu par mon cerveau et le caché de mon cerveau s’est réduite.

Je recommande l’autohypnose à tout le monde, c’est comme lorsque vous êtes sous morphine 😅 (… des souvenirs qu’il me reste d’une intervention chirurgicale profonde sans anesthésie générale).

2. Je passe souvent du temps seule sans distraction (peu d’écran, messagerie réduite, pas de musique, un peu de lecture quand même…). C’est volontaire, j’ai besoin de me concentrer sur les choses importantes de mes journées. Ces temps de silence me permettent d’observer à quoi je pense et de réfléchir à pourquoi je pense justement à ça, en plus de faire tout le reste de manière extrêmement plus efficace qu’avant.

Ces longs moments dans le silence m’ont fait penser à Abraham Poincheval (https://www.lemonde.fr/culture/article/2014/04/02/dans-la-peau-d-un-ours-pendant-treize-jours_4393594_3246.html): Cet homme fait des expériences d’enfermement dans des espaces très réduits et raconte qu’au bout de 3 jours immobiles, il atteint un état de conscience absolument et totalement limpide. Il s’est ainsi enfermé dans un ours empaillé pendant 13 jours 🥵. A nouveau, un peu extrême tout de même 😳.

Je pense aussi à ces méditants de l’extrême qui passent des retraites Vipassana en silence pendant 8 jours quasi enfermés, à ne rien faire d’autre que… bah, rien justement. Et dire que tant de personnes se bousculent au portillon qu’elles sont tirées au sort pour pouvoir participer à ces retraites… re-😳.

Mais, pour connaître plusieurs personnes ayant partagé cette expérience, elles racontent toutes qu’au bout de 3 jours effectivement, une limpidité absolue règne dans leur tête, une tranquillité totale, jamais connue avant.

A bien y réfléchir, je suis loin, très loin, de Monsieur Poincheval. Ma pratique méditative, bien que de plus en plus poussée, est également loin de celle des méditants de l’extrême.

Alors, que s’est-il passé pour que je connaisse cette libération ?

Et bien, lors de mon dernier stage de formation en kinésiologie, j’ai demandé à ma binôme de vérifier sur moi un déséquilibre : celui du switch profond intérieur/extérieur.

Qu’est-ce que cet état de switching ? Il est présent chez les personnes ayant du mal à asseoir leur frontière identitaire. Leur frontière identitaire est dite poreuse (l’intérieur et l’extérieur peuvent se mélanger, d’où le nom). Par exemple, ces personnes vont régulièrement se transférer sur quelqu’un d’autre, se mettre à la place des autres en quelque sorte. C’est très chouette quand les autres sont heureux. En revanche, être en transfert sur quelqu’un qui a des difficultés est beaucoup moins agréable : on éprouve ses difficultés à sa place, et on peut être bloqué pour quelque chose qui ne nous appartient pas.

Je me suis rendue compte que tous ces rêves libératoires avaient lieu depuis la correction de ce switch (merci ma binôme 🥰). J’avais bien remarqué que je me mettais moins dans un étant d’empathie exagéré par rapport aux personnes sur qui je faisais des séances, mais je fais maintenant aussi le lien avec ces rêves qui sortent enfin.

Et je me dis que, vraiment, la kinésiologie est libératoire de ce que nous pouvons traîner parfois depuis longtemps 🤗🤗🤗. Et sans avoir à s’enfermer dans un ours empaillé pendant 3 jours, ni suivre de retraite ascétique 😅.