Et si ne pas aller bien était une bonne nouvelle?

Hormis les cas de mal-êtres assez diffus sur lesquels je reviendrai à la fin, et dont nous pouvons tous malheureusement souffrir pendant de plus ou moins longues périodes de notre vie, il peut aussi arriver que nous ayons une plongée plus rapide vers un mal-être subi, subi au sens « soudain », donc aussi subi au sens « pas gérable ». 

Quand il se passe un évènement à un instant t et que, subitement (😉), vous avez un peu de difficultés à respirer calmement, que vous avez l’impression que la pièce manque d’air, que vous avez très envie de bouger, de vous lever… Vous sentez que rester en place est difficile. Vous ne savez pas encore ce que c’est, mais quelque chose vient de vous blesser : un évènement sous vos yeux, une parole, une dispute, des injures qu’on vous adresse. Parfois, simplement la présence d’une personne qui diffuse une mauvaise énergie pour vous.

Physiologiquement, vous ressentez ce stress soudain. Vous voulez absolument y échapper. Vous réfléchissez à l’endroit où vous avez caché vos cigarettes pour ne plus y toucher ; vous allez en prendre une. Vous pensez au verre de Porto qui va vous soulager, et vous commencez par une bière. ; le porto suivra. Les plus chanceux enfilent leurs baskets pour aller piquer un petit sprint ; ils savent que les hormones vont jouer leur rôle apaisant, pendant au moins un petit temps.

Alors, o-b-s-e-r-v-e-z.

Observez ce que vous faîtes ET à quoi vous pensez.

Je sais, en état de stress, c’est beaucoup demander. Vous ne réfléchissez plus, vous avez juste envie de fuir, fuir ce truc qui vient d’arriver ; instinctivement vous cherchez à vous débarrasser de ce coup de stress qui est venu se coller à vous. Et il est hors de question d’observer ce truc qui est venu justement vous paralyser. 

Mais ce n’est pas ce truc que je vous propose d’observer, c’est juste vous-même ; ce que vous êtes en train de faire et ce à quoi vous pensez en le faisant. Et non, je ne vais pas vous dire que vous observer avoir la pulsion de prendre une cigarette va vous permettre de reprendre le contrôle de cette pulsion pour ne pas la fumer (quoique, ça peut être faisable si on est très, très, TRES fort).

Si vous vous observez en train de prendre cette cigarette, vous allez constater que vous espérez qu’elle va vous apaiser (ce qu’elle fera, c’est la bonne nouvelle 😊), que vous avez ce besoin irrépressible d’être apaisé.e. En regardant bien le cheminement de ce besoin d’apaisement, vous allez remonter jusqu’à sa source, c’est-à-dire le traumatisme, ou mini-trauma, qui l’a provoqué. Et en mettant le doigt dessus, vous allez comprendre pourquoi, ou en quoi, cet évènement provoque ce mal-être chez vous, ce que cela vient réveiller.

Cependant, « la compréhension n’apporte pas le changement, c’est le changement qui apporte la compréhension », et l’origine de la résonnance à cet évènement sera encore présente.

L’évènement désagréable qui vous a fait plonger est ce changement. Il représente ’opportunité, et il n’y en a pas d’autre pour ce mal-être qu’il a fait surgir, d’observer que, à cet instant t, vous n’allez pas bien et vous voulez aller mieux. 

Probablement est-ce l’origine de l’adage « il faut souffrir pour aller mieux », contre lequel j’ai pourtant l’habitude de m’inscrire totalement en faux, en particulier lors des séances que je donne. Si je vais mal, je ne dois pas aller plus mal et souffrir pour aller mieux. C’est juste parce que je vais mal, que je vais aller mieux ; c’est parce que je ne vais pas bien que je vais pouvoir aller bien. 

Ainsi, et justement, la compréhension de cet évènement qui vient de se passer, de ce changement, va vous permettre de prendre les actions qui pourraient apaiser ce mal-être. En prenant rendez-vous chez votre kinésiologue préféré.e par exemple ☺️. 

Et prendre un rendez-vous chez un thérapeute approprié représente le choix que vous faites d’aller bien. Le thérapeute que vous choisissez dispose des outils qui, adapté à votre situation, vont débloquer celle-ci.

L’autre bonne nouvelle, c’est que lorsque vous faites ce choix d’aller mieux à la suite d’un « petit » traumatisme », vous allez pouvoir anticiper vos réactions face à des évènements similaires.

Enfin, cerise sur le gâteau, les déblocages qui s’ensuivent vous libèrent également des mal-êtres plus profonds car ils vous permettent de faire d’autres choix de résonnance également face à des traumatismes plus impactants.

Alors, n’hésitez plus, faites ce choix d’aller bien !